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« En quatre ans d'enquête ethnographique, je n'ai jamais rencontré un seul survivaliste qui cherche réellement à se protéger de la fin du monde. C'est que, pour eux, c'est un désastre qui va finir par arriver. Il pourrait s'agir d'une crise économique, d'un désastre écologique. Leur certitude, c'est qu'il conduira à l'effondrement de toute gouvernance. À un monde privé des barrières de la loi. Et c'est uniquement à cela qu'il faut se préparer.
Une dystopie darwinienne où les hommes s'attaqueront les uns les autres et où, seul le plus fort pourra peut-être survivre. »Des stocks de nourriture pour six mois, des sources d'énergie indépendantes, des armes cachées dans des bunkers. Depuis les années 1960, des milliers de personnes se préparent pour la fin du monde : les survivalistes. Un mouvement sécuritaire et entraîné au cas où surviendrait une guerre, une épidémie ou une catastrophenaturelle.
Anthropologue de terrain, Mathieu Burgalassi s'est infiltré dans leur mouvement et livre un témoignage aussi édifiant que passionnant sur une population hétéroclite et ordinaire nourrie de discours politiques anxiogènes, ultra sécuritaires et d'un racisme obsessionnel. Ils sont même à l'origine de nombreuses attaques terroristes contre les« non-Blancs » et « l'invasion arabo-musulmane ». Car pour se protéger à tout prix, certains n'hésitent pas à attaquer les premiers.