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Si pendant longtemps réfléchir sur la place du corps dans la culture occidentale revenait à constater « sa place en tant que silence », à la différence de l'Orient ou de l'Extrême Orient, aujourd'hui force est de constater qu'il a toujours eu un rôle de vecteur social, psychologique, culturel et religieux. Il a toujours été dans notre vie quotidienne un moyen de communication, d'échange par l'usage d'un certain nombre de signes, liés au langage, aux gestes, aux vêtements, aux institutions, aux perceptions que nous avons de la réalité.
Ne négligeons pas non plus son importance dans les arts plastiques, dans le sport, dans les sciences, le rendant en fait omniprésent dans notre culture. Alors comment rendre compte de la multitude de facettes qu'il a eue au sein de notre histoire et ne pas montrer, contrairement à ce qu'écrivait Leibniz, « que tout ce qui se fait dans le corps de l'homme n'est pas aussi mécanique que ce qui se fait dans une montre ».
Comment ne pas le limiter à quelques thèmes aussi réducteurs que celui de l'opposition classique matière-esprit, eros-thanatos, bref, ne le définir que comme matière à problèmes ? Comment montrer que l'homme a toujours été « le corps qui pense, le corps qu'il pense, le corps qu'il est, le corps qu'il a » ? Autrement dit comment montrer que le corps pouvait avoir une histoire autre que celle que l'histoire lui imposait.