En cours de chargement...
« J'ai tué un homme qui ne m'avait rien fait. Moi ! Moi, Abram Potz, de mes mains crevardes et frigides, sans mobile appa- rent, j'ai jeté un homme à la mort. J'ai aboli une âme. Et voici que ce premier crime m'apporte, je ne dirai pas la joie de vivre - je n'en demande pas tant -, mais une raison de différer mon trépas. Je suis moins pressé de mourir, je sens en moi une alacrité nouvelle... ». Abram Potz, psychanalyste juif ashkénaze au rancart, vieillard disloqué, à la mémoire vacillante mais perverse, au sexe grabataire mais têtu, promène sa décrépitude dans les rues de Paris.
Il observe avec une délectation amère la répulsion et l'effroi que, partout, son apparition suscite. Et il ricane : Ô jeunesse ennemie ! Pour se venger de sa déréliction et conjurer le désespoir, il se lance en claudiquant dans une carrière d'assassin. Il rêve d'un procès d'assises en guise de cérémonie des adieux, où, face à une société ingrate, il proclamerait les droits de l'homme vieux. Ses confessions nous plongent, avec un cynisme attendrissant et un humour implacable, dans les affres de la vieillesse.
Une bombe d'humour noir
Voilà un livre peu connu et qui mériterait beaucoup mieux! Certes il faut aimer la littérature belge, l'humour noir, l'humour juif, la férocité et le cynisme les plus mordants mais si ces mises en garde ne vous font pas peur, vous aller tomber à la renverse. Le vieil Abram Potz du haut de ses 86 ans va vous amener très loin dans sa méchanceté. Qu'a-t-il a perdre à son âge? Etant donné qu'il déteste tout le monde, pourquoi ne deviendrait-il pas tueur en série... Mais attention, ce livre décalé n'est pas pour autant un petit livre que vous allez oublier de sitôt. Ringelheim est un écrivain et un grand. A vous de jouer...