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Récemment disparu, Célestin Freppaz était un grand connaisseur de l'âme profonde de son pays ; il n'eût de cesse de forger - pièce après pièce - une ouvre importante (pas moins de 15 volumes !), dont seule une petite partie est, à ce jour, publiée (notamment La Haute-Tarentaise dans la tourmente). "La vie traditionnelle en Haute-Tarentaise" (complété par M. Hudry) nous donne les clefs pour comprendre cette vieille civilisation de la haute vallée de l'Isère.
C'est la mémoire de ces villages - aux noms aussi prestigieux aujourd'hui que Val-d'Isère ou Tignes - ou ceux, plus secrets, de Villaroger (avec la haute figure du hameau de La Gurraz), Sainte-Foy (avec les splendeurs passées du Monal) ou encore Séez et Montvalezan, logés au pied du célèbre col du Petit-Saint-Bernard, qui est ici présentée. Car la vie traditionnelle, là-haut comme dans le reste de la Savoie, ne doit pas sombrer dans l'oubli : la connaître sert à comprendre et aimer cette vallée.
Écoutons encore une fois Célestin Freppaz : « C'est devenu un lieu commun de dire que le paysan aime sa terre. C'est pourtant une vérité permanente. Il la soigne, il la protège, il la défend. Tant de générations de même sang l'ont pétrie de leur sueur, qu'elle est pour lui une parcelle de son être, une raison de sa vie. Qu'elle soit champ, prairie ou forêt, qu'elle soit comme en ces parages, recouverte de maigres pâturages, parsemée de lacs ou hérissée de roches, la terre est la mère nourricière du paysan.
Il est tout à elle. Elle est tout à lui. Les séparer est douloureux, enlever l'un à l'autre est une cruauté. »