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À l'origine de ces poèmes, un voyage en Afrique noire au cours duquel s'imposa à l'auteur ce thème de lagune un peu comparable, mais en moins létal, à ce que fut Douve pour Yves Bonnefoy. Puis Imbert développa le thème en une suite cohérente, d'un point de vue ontologique autant que formel. Il s'agit là d'un poème vision, d'une quête de soi : « Bientôt sur l'autre rive tu te verras », face à la grande conscience tellurique : « Nous voici lourds de soleil sur la terre fendue ».
On pourrait aussi parler de poème bilan (provisoire) d'un homme parvenu à la maturité ; en questionnant ces grands arbres, ces pluies, ce sable ou ce « ventre des pierres », c'est lui-même que le poète interroge pour des « retrouvailles de l'ombre et de la mémoire » ou une « identité qui se refuse ? » Avec ce deuxième recueil, Imbert affirme la maîtrise d'une écriture alliant luxuriance et concision, qui apparaissait dans Les Abords du temps.
J. O