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La "prison" dont il est question en tête de ce recueil de huit nouvelles est celle de l'individu au centre de lui-même et dans la société. Les "lampes" sont les clartés que l'auteur, à force de lucidité, d'introspection, d'ironie, essaye d'allumer au sein de tout cela. Son thème favori est celui du désaccord entre les sexes, de la faculté d'illusion des femmes, de leurs contradictions, du décalage perpétuel entre les sentiments des amoureux.
Roger Judrin emploie volontiers, pour faire la leçon à ses belles amies, la forme épistolaire ; de ces lettres qu'on dépose sur l'oreiller de la victime ou sur la table du vestibule. Et cela dans un style sec, rapide, "comme on saute à la corde", selon la propre formule de l'auteur qui, dénonçant les erreurs de l'autre, se peint abondamment lui·même.
La première nouvelle cependant, Torix, et la plus étendue, expose un cas particulièrement intéressant à l'heure présente : celui d'un jeune Gaulois, Torix (que ses amis appellent aussi Vercinge, pour le taquiner) qui, rentrant de Rome où il a été formé dans les meilleures écoles,
éprouve à la fois la nostalgie de la grandeur romaine et une rancune contre cette supériorité.
Il est fier d'être Gaulois et s'efforce à un loyalisme total, que trop d'événements viennent heurter ou décevoir.