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À la fin du Moyen Âge, nombre de communautés urbaines du Midi médiéval cherchent à affirmer leur autonomie à l'égard du pouvoir seigneurial en place. Par désir de reconnaissance d'une personnalité juridique et politique en tant qu'universitas, leurs gouvernements se sont dotés d'attributs matériels : maison commune, arca communis, écrits communaux, sceaux, clefs, bannières, cloches... Ces marqueurs des libertés municipales, qui forment un véritable bric-à-brac au sein de l'hôtel de ville, sont des outils d'exercice quotidien du pouvoir local, comme des moyens de représentation et de communication politiques ; à ce titre, ils constituent des pièces maîtresses de la « mise en signes » de l'autorité communale, véhiculant un message symbolique, pensé comme un manifeste de l'identité singulière de la ville.
Abordés jusqu'alors en filigrane par l'historiographie, ces supports matériels du gouvernement urbain sont ici placés comme objet central d'une réflexion qui a fait le pari de leur historicité et a voulu privilégier une démarche systémique et comparative, entre catégories d'attributs comme entre villes du Midi de la France, de l'Aquitaine à la Provence, dans les derniers siècles du Moyen Âge. Produit de deux journées d'études, l'ouvrage, qui réunit douze communications, propose ainsi un premier bilan sur ces attributs qu'il remet en lumière en promouvant une histoire du sensible.