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Okamé, la déesse gaie du bonheur, n'avait pas souri au brun fils d'Irakkô, et, pour comble d'ennui, lorsque Yori sortit, le soir venu, après avoir bu de nombreuses tasses de saki, et vidé ses poches dans celles de ses amis, il pleuvait à torrent. La chaude journée s'était terminée par un orage épouvantable. Revêtant son manteau et s'abritant avec son parasol, le jeune daïmio rejoignit la plage de Hiogo-Kobé, pour trouver sous son toit un abri, et une natte où il pourrait sans doute oublier sa déveine dans un sommeil hanté de rêves plus roses que la vie réelle.
Mais à sa porte, un petit pêcheur, qui faisait habituellement l'office de commissionnaire, l'arrêta par un rouleau de papier tendu sous l'averse.
- Un courrier venu pendant ton absence, Yori, m'a donné ceci pour toi.
Le jeune daïmio fronça le sourcil. La missive était de son intendant, homme grave, réfrigérant par métier autant que par goût ; elle devait contenir, comme toujours, une semonce et de désagréables réflexions, en réponse à un pressant appel de fonds.