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On reparle du civisme, ce qui ne signifie pas qu'on le pense. Et pourtant, ce devrait être la première chose à faire, si l'on ne veut pas que les évidences du consensus (« les citoyens doivent avoir l'esprit civique ») l'emportent à trop bon compte sur celles de la critique (« l'appel à l'esprit civique est un masque de la domination »). Peut-on agir en société, sans faire légitimer son action par une communauté civile quelconque ? Et cette communauté légitimante se présente-t-elle toujours sous les mêmes aspects ? À ces deux questions, ce livre répond par la négative, ce qui permet à la fois de montrer que le consensus n'est pas un cas limite de la pratique civile, mais plutôt la condition de sa réalisation ; et d'expliquer pourquoi, cependant, le civisme des uns est, si souvent, l'incivisme des autres.
La quête de légitimité, coextensive aux ententes qui assurent la conduite des affaires ordinaires de l'existence, est aussi au fondement de ses conflits les plus violents, Les effets extra-ordinaires de certains civismes particulièrement virulents, peuvent donc déjà être lus, dans les formes les plus ténues du civisme ordinaire.