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Que ressent le chrétien, désireux de vivre sa foi comme une méditation d'amour envers Dieu, lorsqu'il se voit tenu de la proclamer par le Credo tel qu'il est rédigé encore aujourd'hui ?Un texte où il est question d'un dieu créateur de toutes choses, d'un fils de ce dieu, incarné, né d'une vierge, n'ayant consacré que le dixième de sa vie à se manifester et à enseigner, exécuté comme un criminel et ressuscité après trois jours pour nous délivrer, à la demande de son père, du poids d'une faute commise par un « premier » homme dont on sait aujourd'hui qu'il n'a jamais existé en tant que tel...
Où il est question d'une vie éternelle qui verra bons et mauvais définitivement séparés à l'issue d'un jugement global et dernier. Peut-il réellement s'investir dans ce qu'il proclame ? N'éprouve-t-il pas un sérieux malaise en prononçant ce Credo pour exprimer l'élan spirituel qui l'anime ? D'autant plus que ses termes s'éloignent toujours plus des apports de la science et de la sensibilité culturelle actuelle.
L'auteur se propose ici de s'attacher à la démarche de celui qui est invité à le réciter et qui se voit confronté à la difficulté de conjuguer sa foi profonde, le contexte socioculturel et scientifique dans lequel il la vit et la manière dont l'Église lui demande de l'exprimer. Est-il possible de recadrer cette profession de foi en réinterrogeant son sens profond et en lui rendant son souffle de vie ?Un livre interpellant qui pousse les croyants à s'interroger sur leur foi.
EXTRAITIl y a deux « Credo » dans la liturgie de l'Église chrétienne. Le premier est connu sous l'appellation de « Symbole des Apôtres », le deuxième sous celle de « Symbole de Nicée ». Le symbole des Apôtres, que d'aucuns qualifient de credo des catéchumènes, s'est constitué progressivement à partir des questions que l'on posait aux candidats au baptême et dont les réponses constituaient leur profession de foi.
Déjà présent aux IIe et IIIe siècle, sous forme de textes embryonnaires, certains conservés dans la Tradition Apostolique d'Hippolyte, il apparaîtra au IVe siècle, sous une forme plus institutionnalisée, rédigé d'abord en grec par Marcel, évêque d'Ancyre, qui participera au concile de Nicée, et ensuite, en latin, par Rufin d'Aquilée, pour être finalisé au VIe siècle.À PROPOS DE L'AUTEURVincent Hanssens est belge et psychosociologue.
Il a été vice-recteur de l'Université Catholique de Louvain. Engagé dans le dialogue interculturel et interuniversitaire, il est aussi co-auteur, avec Marcel Bolle De Bal, de Le croyant et le mécréant paru aux éditions Mols.