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Si chaque année, Robert Hugues Boulin réunit en recueil un choix de ses poèmes, ce n'est pas sous l'empire du quantitatif. La poésie est chez lui très essentiellement lien et dialogue, approfondissement et projection. « Se recréer toujours », écrivait-il dans ses « Cantates solitaires » Et voici qu'avec une écriture toujours plus resserrée et exigeante, il enrichit sa thématique de méditation par une incursion dans l'universalité des symboles.
Le dialogue s'y renouvelle, concrétisé par des figures qui ont porté bien des rêves d'orient et d'occident interpénétrés : le Chevalier et sa Dame. Original échange de « lettres par lais », histoire d'un amour tragiquement accompli où l'absence appelle à une autre plénitude. C'est dire que les figures possèdent la dynamique du mythe et se prêtent à d'autres visages, évoquant entre autres le cycle arthurien : le cygne devenu noir, n'est-ce point la voile noire de Tristan et Iseut ? Mais ce n'est là qu'un possible de l'interprétation, un niveau de lecture.
Le cygne, l'un des plus complexes éléments du bestiaire symbolique, anime dans ce beau recueil le combat du solaire et du nocturne.