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Car ce ne fut pas tant à la colonisation qu'il s'en prit qu'aux « violences matérielles ou morales », aux « fraudes », aux « humiliations » imposées aux indigènes, à « la passion du lucre qui obscurcit la raison », à « nos airs méprisants, à nos dédains, à nos vexations de tous les instants ». Que les anciens colonisés reconnaissent dans ces traits le « colonialisme » dont ils ont souffert va de soi.
Mais l'historien n'en peut déduire que ce général était « prévenu contre toute idée de colonisation » . Cependant l'ensemble de sa politique et de son administration témoigne de sa « volonté de mettre frein aux spoliations exercées sur les propriétés, aux vexations auxquelles les indigènes étaient en proie et à une foule d'abus qui étaient passés en forme de choses légales » . Comment ne l'a-t-on pas reconnu plus tôt? Que cette politique eût permis de rendre confiance aux Musulmans, il suffit pour s'en convaincre de lire les pétitions des notables d'Alger.
Partout on y entend les mêmes cris : « Respectez la foi jurée et donnez à tous une même justice ». On remarquera aussi que dans tous ces textes de Musulmans contemporains du général Berthezène, celui-ci, lorsqu'il est mentionné, est toujours jugé avec faveur, pour son humanité, sa probité, sa bonne foi. Est-ce seulement flatterie de leur part de répéter des paroles qu'ils lui avaient entendu prononcer: « Tous les hommes de bien sont compatriotes ».