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C'ÉTAIT vers la fin du seizième siècle. A Rome, la plus grande confusion régnait dans le sacré palais. Depuis quelque temps une suite d'épigrammes et de satires avait été dirigée contre le pape ; et quel pape ! SIXTE-QUINT.
Partout, dans les groupes du peuple, dans les réunions patriciennes, dans les assemblées cléricales, on ne s'entretenait que de l'audace de Pasquin.
Pasquin ! ce nom qui résonna si souvent dans l'histoire de l'Italie moderne, avait été celui d'un tailleur d'habits, bon homme, d'un esprit caustique et railleur, et dont les reparties pleines de malice amusaient autrefois les oisifs de Rome, lorsque l'aiguille en main et les jambes croisées, il répondait aux propos des passans en montrant sa joyeuse figure mascaronique, enluminée, vermillonnée, aux pommettes saillantes, aux petits yeux noirs et plissés ; car il connaissait l'art de relever l'importance de ses quolibets par un geste, par une grimace, et surtout par un gros rire qui retentissait dans tout le voisinage comme une cloche de jubilation, annonçant à chacun que Pasquin venait de faire un bon mot.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.