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Attesté dans maintes sociétés, passées ou présentes, le serment survit à la mort des dieux. Tout en étant encore fortement lié aux rapports que l'homme entretient avec les puissances, il maintient son existence dans l'État laïque, en dépit du processus de désacralisation et de sécularisation. On a, depuis longtemps, observé que le serment remplit, dans la vie sociale et juridique, des ordres de fonction distincts : il préside à la constitution de fraternités, de corps professionnels ou politiques (serment institutionnel), il consacre des engagements entre individus (serment promissoire), il dévoile, prouve ou conforte la vérité en justice (serment probatoire).
La permanence et l'universalité du phénomène, l'évolution et la diversité de ses formes, la variété et la multiplicité de ses fonctions dans l'espace et dans le temps, nécessitent une approche comparative et globale au carrefour du religieux, de l'éthique, du politique et du juridique.