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Catégorie utile d'analyse dans les sciences sociales, la notion de genre soulève en psychologie, et surtout en psychanalyse, des difficultés certaines. Certes, la psychologie sociale a pu montrer que le genre assure une fonction cognitive, orientée par une asymétrie fondamentale entre les deux catégories de sexe. Et cette asymétrie, liée notamment au statut de référent universel donné au sexe masculin, façonne nos comportements, jusqu'aux plus automatiques et quotidiens, d'une manière qui conforte la suprématie masculine.
Mais à côté des déterminations sociales, quelle part faire à la dimension subjective propre à chaque individu, au rôle de l'inconscient dans la construction de l'identité sexuée et, plus tard, dans le vécu des relations affectives et sexuelles ? Par exemple le schéma anthropo-sociologique classique de l'appropriation du corps des femmes par les hommes suffit-il à expliquer la violence dans les rapports amoureux ? Si la théorie psychanalytique, théorie de la sexualité et de l'inconscient, ne peut être ignorée, le monisme phallique découvert par Freud et dialectisé par Lacan constitue la pierre d'achoppement entre psychanalyse et féminisme.
Reste la question de ce que peut apporter aujourd'hui une pensée psychanalytique de la différence des sexes à une pensée politique des rapports entre hommes et femmes.