En cours de chargement...
En quête permanente d'un équilibre physique et psychique, Thierry se vit comme un étranger « imbécile », comme un saumon laborieux égaré dans le monde prestigieux des pingouins. Pourtant depuis sa plus tendre enfance, il est heureux. Relativement bien dans sa tête et dans sa peau, il n'oublie pas la leçon de sa mère qui lui enjoignait de comprendre les autres plutôt que de les juger. Aussi n'a-t-il jamais pu s'empêcher de se prendre pour Zorro et d'aider ceux qui, comme Maria, sa voisine, viennent lui demander un soutien psychologique.
Lucide sur ses capacités réelles, il se limite à une écoute attentive et bienveillante. Mais il enrage de ne pouvoir aller plus loin d'autant qu'il a constaté que nombre de ses contemporains vivent mal derrière leurs masques, qu'ils peinent à trouver une aide appropriée et que notre société ne semble pas s'en inquiéter. Pour soigner le corps, il y a profusion de moyens, mais pour l'esprit, c'est l'indigence.
Ce désintérêt est d'autant plus dommageable à notre époque qui privilégie tout ce qui détourne de l'essentielle connaissance de soi et des autres : argent, technologie, efficacité, individualisme, consommation et mondialisation. Il ne s'étonne donc pas que les jeunes Wallons se disent déboussolés et que Monsieur Toulemonde a de plus en plus de mal à étancher sa soif de bonheur. Aussi tente-t-il de faire passer le message qu'il faut se soucier autant du bien-être mental que de la santé physique, mais « l'imbécile heureux » sait qu'il n'a guère de chance d'être entendu.
On est plus facilement mouche du coche que Zorro. Un roman contemporain qui souligne l'importance du bien-être psychique. EXTRAIT- C'est normal. Je ne défends nullement l'idée qu'il faut vivre sans masque. Ce que je pourfends c'est le fait que certains d'entre eux nous rigidifient et nous obligent à jouer des rôles qui nous éloignent du plus profond de nous-mêmes et donc des autres. Vivre nu ce serait ne s'accorder aucune protection, ce serait étaler sa vulnérabilité, ce qui générerait le besoin d'être sur ses gardes et de se défendre.
Du coup, nous serions en permanence sur le pied de guerre. Ce serait pire.- Donc, nous devons nous déguiser, mais seulement jusqu'à un certain point ? C'est cela que tu veux dire ?- Oui. Je vais prendre un exemple. Dans l'émission « Rendez-vous en terre inconnue » de Frédéric Lopez, le scénario est toujours le même. Une personne célèbre accepte de passer deux semaines avec une tribu retirée du monde qui a gardé son mode de vie ancestral et qui passe l'essentiel de son temps à essayer de subvenir à ses besoins primaires : se nourrir, se vêtir, se protéger.
Chaque fois, la star est bouleversée par la chaleur, la simplicité, la solidarité et surtout le bonheur et le sens de l'essentiel de ces gens qui ne se plaignent pas ou peu.À PROPOS DE L'AUTEURJean Ghyssens débute comme enseignant à Kinshasa, puis dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Ensuite, dans le cadre d'un projet de lutte contre l'échec scolaire, il donne des formations et accompagne des professeurs tout en travaillant comme collaborateur aux Facultés de Namur.
Après un passage à la direction d'une école de la Basse-Sambre, il devient responsable pédagogique pour le secondaire catholique au Bureau de l'Enseignement à Namur. Pendant 9 ans, il va gérer la formation continuée et, avec des conseillers pédagogiques, il va assurer l'accompagnement et l'inspection des professeurs dans les provinces de Namur et de Luxembourg. Il prend sa retraite en 2006.