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Le zéro, ce « collier du néant » comme l'appela Jean Cocteau. En indien, zéro veut dire vide, vacance. C'est devant le vide qu'a lieu la méditation appelée poésie, où « on entend parfois la respiration du silence/entre les expirations des bruits mentaux ». Un jour ou l'autre, on reçoit l'illumination. Dans ce moment, nous conseille le poète, « prends ton temps petit cour ému/ entre tes ventricules ébahis/et tes oreillettes abasourdies ».
Depuis toujours, la poésie de José Acquelin nous convie à nous éveiller « à la beauté/et au geste de l'éphémère ».
Cette fois peut-être plus résolument encore, puisque le zéro désigne aussi l'absence, la mort. « Bouffé par les mythes à ravages/ ruiné par les fuites à cravates », comment l'homme fera-t-il pour se libérer de lui-même à temps pour mourir? Rien de plus simple, nous répond le poète : « on ne remet pas la vie à plus tard/l'enfance de l'infini commence où tu es ».
Dans une attachante poésie en équilibre, suspendue entre travail spirituel et récréation poétique, Le zéro est l'origine de l'au-delà met fin au triptyque intitulé Critique de l'horizon pur.
Dans un instant d'éternité, le long poème se tait, « pour que ma bouche n'en dise pas trop/en prononçant le mot zéro ».