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« Rien ne doit arrêter le poète, surtout pas le bon goût. » C'est avec empathie que Maurice Frot brosse le portrait du poète anarchiste. Celui qui fut son régisseur- conseiller artistique-chauffeur, mais aussi le dessinateur et l'ami du chanteur le raconte avec tendresse et vérité, dans un parler de titi parisien. Prosateur et romancier, Maurice Frot décrit avec gouaille le génie de ce poète maudit qui sut allier la ferveur musicale au brio littéraire : le chanteur anar ne se promenait jamais sans son gros cahier qu'il appelait « ma banque », et qui était sa boîte à malices ; il considérait les chansons comme une « auberge espagnole ».
De « Pépée » à « Vingt ans », en passant par « Ni Dieu ni maître » et « La mémoire et la mer », il a fait de chacune d'elles un poème dont l'équilibre fragile repose sur le bricolage, les collages de plusieurs textes, mais aussi sur le « pain perdu (l'art d'accommoder les restes) ». Dans son style fait de mots crus, d'argot parigot, d'anglais, de préciosité et de poésie pure, le chanteur libertaire gueulait son nihilisme, sa solitude, une forme incandescente de folie et de rage, mais aussi son amour infini.
On le suit avec passion dans ses chemins de traverse. Sa vie, son oeuvre sont évoqués par le petit bout de la lorgnette : celle de l'émotion pure et d'une verve de chaque instant. Ce livre est la réédition complétée de Je n'suis pas Léo Ferré (Fil d'Ariane, 2001).