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À l'abri des contraintes de la mondialisation, et répondant à de nouvelles demandes sociales, les emplois d'aide à domicile sont apparus comme un gisement d'emplois providentiel à la fin des années quatre-vingt. Grâce aux exonérations fiscales consenties, le nombre de ménages utilisateurs a doublé en dix ans, ainsi que le volume de travail déclaré. Peu à peu, le terme d'emploi familial s'est imposé dans le grand public, mais il recouvre des activités très hétérogènes : qu'y a-t-il de commun, en effet, entre faire le ménage chez un particulier, s'occuper d'une personne dépendante, garder un bébé, donner des cours de soutien scolaire à un enfant ?
C'est au contenu réel des activités, exercées par un personnel presque exclusivement féminin, et aux conditions de travail et d'emploi qu'on lui impose, que s'intéressent d'abord les auteurs.
S'appuyant sur de nombreux témoignages, cet ouvrage est une plongée dans le huis clos des relations de service, qui se nouent au domicile des particuliers.
Petits boulots ou vrais emplois : les réponses sont complexes, et les ambiguïtés permanentes. Flou des statuts et des contrats de travail, tâches à accomplir plutôt qu'activité reconnue. Entre la domestique d'antan et l'aide à domicile, les identités professionnelles ont du mal à se construire, tant les modèles culturels et sociaux ont la vie dure ! Alors que beaucoup attendent qu'elles contribuent à recréer du lien social, ces employées de proximité sont - massivement - des salariées précaires, au bas de l'échelle sociale, sans perspective de mobilité professionnelle ni de carrière.
Les auteurs engagent ici une réflexion salutaire, éclairant les débats que suscitent - à la fois - ces nouveaux emplois et les conditions de leur pérennisation.