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Avec la guerre des "Blancs" et des "Rouges", s'ouvre une ère nouvelle de l'histoire du monde.
Ce furent des années furieuses, où la vie des hommes comptait moins que la sueur des chevaux. Elles engendrèrent la plus sombre tyrannie des temps modernes, commencée en 1914, dans les souffrances d'une guerre trop longue et trop cruelle. Tout vint aussi du drame intime de la famille impériale.
Mars 1917 : un raz de marée de mutineries et de jacqueries submerge l'immense Russie.
Dès l'abdication de Nicolas II, toutes les digues se rompent. Le pouvoir gît dans la rue. Il suffira à Lénine de se baisser pour le ramasser.
Décembre 1917 : dans un chaos de fin du monde, des généraux proscrits se réfugient sur le territoire du Don, préférant mourir sabre à la main que de se laisser égorger. Ils sont rejoints par une poignée de cadets faméliques et de cosaques sans chevaux. Par opposition aux "Rouges", on les appelle les "Blancs".
Moins d'un an plus tard, du Caucase à la Sibérie, ils sont devenus des centaines de milliers sous les drapeaux de Dénikine, Koltchak ou Wrangel.
La terreur bolchevique, et les espérances déçues, ont soulevé Cosaques et paysans contre les "Rouges". La Finlande, les Pays baltes et l'Ukraine s'insurgent pour leur indépendance. S'indignant du massacre de la famille impériale, les Occidentaux lancent une timide intervention. À la fin de 1919, les Bolcheviks sont aux abois, encerclés de toutes parts. « Nous avons raté notre coup », enrage Lénine.
Pourtant, en quelques mois, la situation se retourne. Le bolchevisme triomphe.
Telle est l'histoire fascinante et méconnue de la lutte sauvage et désespérée des "Blancs", dont la victoire aurait changé le sort du monde.