En cours de chargement...
Tous ses livres ont connu un succès immédiat près d'un public curieux d'abord, puis du grand public. Avec de grandes démonstrations, on a tiré sur les ouvrages de Gilbert Dupé le rideau des pudeurs alarmées, de la vertu méprisée, des bonnes mours outragées ; on a fait de lui un Casanova du pays des marais salants, un Restif de la Bretonne de Haute Bretagne. Toute l'artillerie des censures de mours et des dames patronnesses s'est déchaînée.
Elle a peut-être agacé cet écrivain - on n'aime pas à longueur de vie le bruit de canon - mais elle ne l'a pas touché, et n'a fait nul tort à son ouvre. Rien de grivois, rien de graveleux, rien de pornographique. Mais des évocations chaudes, assez haletantes, d'une luxure à l'état naturel et presque primitif, de brutalités sensuelles déchaînées. Il y a - en Gilbert Dupé - un goût puissant des choses de la chair, de l'instinct sexuel, de la sève.
Il ne s'en cache pas, il ne saurait s'en cacher. Il le porte dans le livre, il ne pourrait s'empêcher de l'y porter. Son haut mérite est de le faire en toute loyauté d'écrivain.