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"La vie est une succession de dépressions". C'est ce qui ressort des témoignages de dépressifs. Les pathologies dépressives font partie du lot de stress et épuisement provoqués par une époque où tout concourre à mettre en valeur l'activisme amoureux, professionnel ou des loisirs. Il existe une tendance actuelle à traiter les symptômes dépressifs comme des crises venant rompre une activité pragmatique, la déprime fait perdre du temps.
Mais envisager "les bas" de la vie comme le pendant inéluctable de meilleurs moments n'est-ce pas le retour au mythe chrétien de complémentarité entre la quantité du souffrir et la dimension du bonheur ? S'inscrivant dans le prolongement de la réflexion de Winnicott, l'auteur analysent ces "temps dépressifs" comme vecteurs de l'appétence humaine au bonheur. Ils favorisent dans une certaine lenteur, une disposition psychique de gestion, de modification psychologique, de création et sublimation.
La capacité dépressive s'élabore et se reprend toute la vie, elle construit la possibilité de vivre en n'étant pas réduit au désespoir de l'agir. C'est une autre manière d'envisager la dépression, comme une ressource d'ajustement, une autre façon de penser la clinique psychopathologique des dépressions.