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Sait-on qu'Israël est le pays qui a voté le premier une loi sur la maternité de substitution ? Celui où le nombre par habitant de centres d'assistance médicale à la procréation est le plus élevé au monde ? Celui où tous les traitements de l'infertilité sont entièrement remboursés par la Sécurité sociale, y compris pour les femmes non mariées ? Pour les citoyens juifs c'est le rabbinat qui gère les actes civils tels le mariage et le divorce.
Ce pouvoir religieux, hostile a priori aux nouvelles techniques de reproduction qui contreviennent aux préceptes de la loi juive sur le mariage et la procréation, s'efforce pourtant d'en définir les usages acceptables. Susan Kahn a interrogé des femmes seules souhaitant une insémination artificielle, observé le fonctionnement de centres de fertilité, interviewé des rabbins, analysé les textes de loi et les récits de mères porteuses potentielles.
Elle rapporte les débats subtils et les tractations serrées entre rabbins, législateurs, médecins et usagers, qui aboutissent à des résultats étonnants comme, par, exemple, la discrimination des spermes, ovules et utérus selon le statut religieux et marital des donneurs, donneuses et mères porteuses. Cette étude ethnographique passionnante montre comment l'effort de tous pour faire naître des enfants juifs soutient le déploiement des nouvelles technologies en mobilisant les capacités reproductives des femmes, mariées, mais aussi non mariées.