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Abel, celui que traverse et renverse - depuis les temps initiaux - l'opaque adversité. Celui qui fait figure de tendre, et suggère par là une capacité infinie en l'homme : celle de ressentir, d'éprouver dans l'étonnement le poids sensible du monde. Celui aussi, peut-être, qui désigne au poète une première étape : le reflux devant l'inhumain, mais pour conserver l'être en-deçà de toutes les apparences et recréer plus tard le cour dans l'afflux des images et du rythme.
Car il s'agit aussi de reconquête : le poète, nomade lui aussi, mais nomade intérieur, formant sans cesse avec ses horizons un nouveau projet, un nouveau livre, lié qu'il est au plus lointain par la nécessité de fuir ce qui se dérobe en lui.