En cours de chargement...
Votre voisin de bureau s'est mis à clasher les bobos serviles, à
dévorer les livres d'Alain Soral ou de Papacito, à s'épancher sur la
virilité perdue de l'homme post-moderne ? Bienvenue chez les
grand--remplacés : ceux qui haïssent les hommes-soja, leur mode
de vie de « tantouzes » et qui redoutent une immigration de masse.
Des « petits Blancs de banlieue » aux cadres des métropoles, une
lame de fond identitaire se propage.
Elle s'appuie sur la peur du
déclassement, l'absence de réponse des élites, et une forte
réticence face à une société de plus en plus métissée. De fait, -
aujourd'hui, un Français sur deux croit au grand remplacement.
De ces angoisses contemporaines, des idéologues font commerce :
ils se reconvertissent dans le coaching en séduction, le jeu vidéo, l'
édition, le porno, les sciences alternatives ou le tuning.
Les plus
radicaux s'exilent dans les pays de l'Est pour régénérer la « race
blanche ». Cette nébuleuse prend la tête du débat public, irrigue
de ses punch-lines nos conversations et remplit un vide idéologique.
Déboussolés, leurs adversaires à gauche accusent plusieurs trains
de retard.
Cette poussée des droites radicales prospère sur les faiblesses de
nos sociétés. Elle est l'affaire de tous.
Grand Reporter à l'Express, Paul Conge a également été journaliste pour Slate, Explicite ou Marianne.
Il est spécialiste des questions de justice et de police et se passionne pour les nouvelles formes de radicalité.