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A l'heure de la " mondialisation " et des bavardages libéraux sur la nécessaire " pensée unique ", la sous-prolétarisation de larges couches de la population française est pourtant largement passée sous silence. Chacun sait que nous vivons dans une société capitaliste, sans cesse plus " flexible " et " compétitive " où les " lois du marché " s'accompagnent d'une pression généralisée sur les salariés, de licenciements réguliers célébrés en bourse et d'expulsions des " familles endettées ".
Que deviennent ceux que l'on appelle communément et faussement les " exclus ", " les SDF ", les " mal-logés ", " les toxicomanes ", " les jeunes de banlieue " ? Que cache cette multiplicité aberrante et semble-t-il inépuisable des catégorisations administratives et journalistiques ?
Si l'ordre capitaliste produit aussi des sous-prolétaires, l'Etat social, quant à lui, gère ces derniers à la marge en bricolant une fausse insertion tout en déployant une gamme sophistiquée de mises en dépendances.
Il crée " l'assistanat " et les " violences " qu'il dénonce. Si le sous-prolétariat des sociétés occidentales ne meurt plus de faim, il n'en reste pas moins assujetti à des conditions de survie infra-humaines partagées tant par les jeunes des cités que par les personnes à la rue. Ce sont ces deux figures du sous-prolétariat actuel qui sont étudiées dans cet ouvrage avec le souci de mettre en relief, à partir de monographies issues de travaux de terrain, les violences communes auxquelles ces personnes sont confrontées mais aussi les ripostes tactiques qui les unissent dans leur opposition au monde des travailleurs sociaux, des élus ou des agents répressifs.