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Les pérégrinations des moines de Saint-Philibert depuis Noirmoutier jusqu'à Tournus sont souvent citées en exemple pour caractériser l'exode devant les incursions normandes au IXe siècle. La confrontation avec l'itinéraire d'autres groupes monastiques témoigne cependant de l'originalité de cette congrégation qui ne rejoint pas son établissement d'origine. En utilisant les données fournies par les sources diplomatiques, narratives et archéologiques, l'auteur définit les modalités de cet exode et ses implications sur la structure du monastère.
Son rôle actif dans la réforme monastique carolingienne lui confère une place privilégiée sur la scène politique. Placé sous la protection royale, il est aussi soutenu par un groupe de la haute aristocratie, cerné grâce à une enquête prosopographique. Ce réseau de relations comme l'évolution de la politique territoriale de Charles le Chauve ont en partie déterminé l'itinéraire des moines et l'expansion du domaine monastique.
Leur installation définitive à Tournus s'accompagne d'une réorganisation de l'ensemble de leur patrimoine. Il devient alors possible de s'interroger sur l'existence d'un réseau monastique précoce dont la structure reste ensuite liée aux particularismes de cette histoire mouvementée.