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Simple d'esprit, elle donne son corps pour entendre les petites musiques du cour, jusqu'à l'heure de sa revanche.
Bâtarde !
C'est vrai qu'à la maison non plus elle n'avait pas de prénom. Le père l'appelait la bâtarde, la mère ne l'appelait pas. Bâtarde et attardée, « abâttardée »... Drôle de pedigree pour une drôle d'existence pas franchement plaisante. Heureusement que la Jeannette lui avait appris à voir la vie en Technicolor avec les petites musiques.
Claire Rivieccio nous livre une novela d'une grande intensité due à la vérité de son personnage principal si bouleversant.
Écoutons la petite musique de cette auteure, elle recèle une mélodie narrative brillante.
EXTRAIT
Encore heureux que la Jeannette, qui n'était pas difficile question diplômes, l'ait embauchée dans son hôtel-restaurant, car au village, personne ne voulait s'embarrasser de cette gamine. « Attardée » ou « retardée », la mère ne savait plus très bien quelle étiquette la maîtresse d'école avait collée sur son enfant.
Toujours est-il que c'était noté quelque part dans le dossier qui l'avait conduite à l'institut spécialisé pour jeunes déficients, où elle avait séjourné jusqu'au mois dernier.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Pour commencer Claire Rivieccio est toujours passée par des endroits qui menaient quelque part à condition d'en sortir, l'hôpital de Garches où son père était instituteur lorsqu'elle était enfant, le Berry profond pour ses années de collège et de lycée, la Sorbonne, puis le journalisme et la télévision pendant une quinzaine d'années à Paris.
Dès que l'occasion s'est présentée, elle a voyagé et exploré la planète avec une curiosité toute particulière pour la nature humaine, ses travers et ses contradictions.
En 1994, au terme d'un long voyage à la voile, elle quitte définitivement le panier de crabes de la capitale pour s'affirmer en tant que réalisatrice et auteur à La Rochelle. Dans la foulée elle met un point final à son journal intime et signe un premier polar "les Dames à Chiens". Fin 2007, pas rancunière, elle revient vivre dans le département de l'Indre où elle écrit un second polar "Sainte-Erecta".
Aux dernières nouvelles, son imagination la mène toujours par le bout du nez et elle continue à écrire.