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Le populisme est un phénomène culturel et politique polysémique, qui revêt une importance considérable de nos jours. Mais il n'est pas nouveau, bien au contraire. On en retrace l'évolution à partir du XIXe siècle, alors qu'il s'est développé dans les contextes sociopolitiques par ailleurs différents de la Russie, de l'Allemagne, de la France et des États-Unis. Au XXe siècle, il a atteint des sommets à travers la genèse et le développement des fascismes.
Mais s'il amarqué la pause dans les décennies qui ont suivi la conclusion de la Seconde Guerre mondiale, il est revenu en force lors des vingt dernières années, au cours desquelles il a pu prospérer grâce à une conjoncture redevenue favorable. À cet égard, on doit remarquer que le populisme a tendance à croître dans un contexte où se conjuguent différents phénomènes relatifs à ce qu'il est convenu d'appeler la « mondialisation » : exportation des capitaux et des emplois, précarité et incertitude, dissolution des identités culturelles, indifférence prétendue d'une classe politique coupée des « vrais problèmes », résurgence des nationalismes primaires, etc.
Plusieurs questions cruciales surgissent alors : comment, de nos jours, les populismes de droite intègrent-ils les vieux préjugés charriés par l'anti-intellectualisme? Assistons-nous, comme certains le croient, à un retour des années 1930? Y a-t-il un rapport entre la montée des populismes et le durcissement de la rectitude politique? Si de nombreuses manifestations du populisme sont de toute évidence à droite, existe-t-il un populisme de gauche? Et qu'en est-il du Québec dans tout cela?
Cet ouvrage collectif n'est au service d'aucun militantisme.
À partir de la complémentarité des perspectives des sciences humaines et de la philosophie, il se propose d'analyser certaines facettes de l'univers complexe du populisme d'hier et d'aujourd'hui. Il réunit en ce sens plusieurs contributions inédites.