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Une femme déportée à Auschwitz-Birkenau raconte sa vie au camp et celle de quelques compagnes. Dès les premières lignes de son récit, elle trouve d'instinct la façon la plus directe et la plus simple de dire ce qu'a été son existence, si bien que peu de textes sur la déportation ont atteint une telle vérité. Chaque heure revit : cauchemars de la nuit, réveil sur le bat-flanc partagé avec d'autres, travail d'esclave en usine, appels.
Il y a les coups, la faim, mais aussi des moments d'espoir fou et même parfois de rire. Et, comme un leitmotiv, les grandes cheminées du crématoire qui crachent sans arrêt leur fumée noire à la face du ciel. Pour ce groupe de femmes, à certains moments, la tragédie atteint des sommets qui ne semblent pouvoir être dépassés. C'est une jeune femme qui accouche au camp et elle sait que, dans peu de jours, on lui enlèvera son enfant pour le détruire.
C'est la "sélection" à l'infirmerie, et cette belle jeune Grecque, envoyée à la mort parce qu'elle a la gale, maladie qui vous fait automatiquement condamner à mort. C'est la pendaison publique de Ruth, qui était l'espoir de tout le camp parce qu'elle avait réussi à s'évader. Dans chacun de ces moments extrêmes, l'amitié, la solidarité font des miracles, comme pour prouver que l'espèce humaine est capable du pire, mais aussi du meilleur.