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Faut-il le redire après d'autres ? Le conte, en Afrique. est l'art total par excellence. « Liboy Li Nkundung » en est un bel exemple, qui intègre à la fois le récit narratif, la poésie, le chant, la musique à laquelle l'ouvre doit son titre, la danse. Le mythe et le rite initiatique. Mais il y a aussi - et c'est peut-être là l'essentiel - la portée sociologique de l'ouvre. L'introduction à ce conte le souligne : les peuples africains sont aujourd'hui confrontés à une crise majeure.
Comment leur sera-t-il donné de renaître à eux-mêmes ? Comment rythmer la prière pour que la pluie du ciel que nul touraco n'ose plus annoncer revienne féconder la terre famélique ? Faut-il tuer le « Crocodile sacré » ? « Liboy Li Nkundung » n'apporte pas de réponse miracle à ces problèmes angoissants ; mais ils sont formulés clairement en langage symbolique - notre manière à nous de les dire et bien dire -, avec pour seul objectif de contraindre l'esprit à s'interroger, à s'interroger encore et toujours, pour contraindre la lumière à jaillir enfin.
Il n'y a pas aujourd'hui, pour l'Afrique, meilleure exigence.