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Vous êtes déesse et muse, ne craignez pas d'aller nue... C'est par ces mots, que Victor Hugo rendait hommage à celle qui fut l'une des femmes les plus extraordinaires de son époque, Louise Colet. Débordante d'énergie, animée d'une rage de vivre toujours inassouvie, la belle madame Colet fut l'une des figures de proue de la scène littéraire parisienne du XIXe siècle. Belle, ardente, passionnée, elle n'obéit jamais qu'à ses désirs.
Sa vie, c'est l'histoire de ses passions : celle des hommes, celle des lettres, celle de la liberté. Muse et confidente, égérie et inspiratrice, elle eut pour amants Victor Cousin, Gustave Flaubert, Alfred de Musset. Des liaisons orageuses, tourmentées, où le cour et la sensualité parlent plus que la raison. Mais Louise ne connaît qu'une seule morale : celle de l'amour. Au-delà de ses frasques sentimentales, c'est son ouvre littéraire qui la fit connaître auprès du public.
Ses récits historiques, ses nouvelles, ses poèmes, la rendirent en effet célèbre. L'Académie française couronna ses premiers essais. À cinquante ans, Louise Colet, dont les charmes et la beauté sont toujours adulés, abandonne les amours littéraires pour les passions politiques. Elle s'enflamme contre l'Empire, contre le Pape. Elle lutte contre l'asservissement de la femme. Bientôt, elle quitte la France pour l'Italie, et s'engage aux côtés de Garibaldi.
La Commune de Paris lui fournira l'occasion d'un dernier et généreux combat. Usée, délaissée, Louise Colet s'éteindra à San Remo en mars 1876, à l'âge de soixante-six ans. La Muse était morte. Plus qu'une vie, elle laissait derrière elle une image : celle d'une femme.