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« Ah, saura-t-on jamais la vérité vraie ? »... Depuis des décennies, sinon des siècles, cette interrogation exprime le doute populaire face aux vérités successives, vérités officielles dont la seule fonction fut, si souvent, d'enterrer les dossiers brûlants, d'éluder les questions gênantes. Et pourtant, il y avait bien, il y a bien et y a toujours une vérité vraie. La vérité. S'efforcer d'y atteindre, tel est le but, tel est le seul souci des auteurs dont nous réunissons les ouvrages dans une collection au titre volontairement provocant, titre qui se veut aussi une devise : La Vérité Vraie.
Vaste ambition, dira-t-on. Sans doute. Mais ambition réalisable quand la rigueur du chercheur, la sagacité du journaliste, la chaleur de l'écrivain, la sincérité de l'homme s'unissent pour aller jusqu'au bout d'un sujet, jusqu'au fond d'un problème. Les difficultés de toute enquête, l'impossibilité parfois d'être vraiment complet nous entendons d'autant moins les dissimuler que les auteurs les font ici partager à leurs lecteurs.
Ensemble ils vont. Ensemble ils avancent. Ensemble ils découvrent. Avec Pierre Durand, c'est à lire le récit d'une vie que nous sommes conviés - et quelle vie : celle d'un « pitau » (enfant des hôpitaux, donc de l'Assistance publique) qui devint ministre ; celle d'un leader syndicat qui fut aussi un héros de la Résistance ; celle d'un marin dont le destin fut lié à la fameuse « fée Électricité » ; celle de Marcel Paul, né avec le siècle, mort le jour du 11 novembre 1982.
Et pourtant, ce livre n'est pas une biographie. Il est beaucoup plus, beaucoup mieux. Il y a une centaine d'années, Théodore Bachelet et Charles Dezobry écrivaient dans leur « Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques » : « Certains ouvrages qui sembleraient rentrer dans la classe des vies ou des biographies appartiennent cependant au genre supérieur de l'histoire [...].
La raison en est facile à comprendre : la vie d'un roi est tellement liée à tout ce qui s'est passé sous son règne qu'on ne saurait l'écrire sans retracer l'histoire de la nation elle-même »... Marcel Paul ne fut certes pas roi, mais à part ça. Quant à Pierre Durand, que connaissent déjà notamment les lecteurs attachés à notre collection, c'est Marcel Paul précisément, Marcel Paul lui-même, qui, dans la préface qu'il lui avait donnée pour son livre Les Français à Buchenwald et à Dora, notait : « Un tel récit ne pouvait avoir meilleur auteur. »