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L'ouvrage publié par d'Hénin connut deux éditions: la première en 1787 et la seconde en 1788, même si toutes deux portent la première date. Si entre les deux éditions le corps de l'ouvrage n'est aucunement différent, la deuxième porte la mention « traduit de l'italien ». Or Hénin est péremptoire lorsque, dans son « avertissement de l'édition italienne », il écarte comme superfétatoire toute recherche sur l'auteur italien du texte.
Il se camoufle derrière l'autorité du célèbre « antiquaire » napolitain, le marquis Galliani, dont le frère, l'abbé Ferdinando, avait eu son heure de gloire comme secrétaire d'ambassade à Paris.
Il semble que s'il y eût jamais un texte italien de cet ouvrage, il soit resté à l'état de manuscrit car rien, dans la production littéraire de l'époque ne correspond véritablement au sujet abordé par d'Hénin.
En revanche, un document rédigé dans les années 1783-1784 par un négociant vénitien, Marino Doxarà qui, accompagné du patricien Andrea Maria Querini avait été chargé d'une mission auprès du bey de Tunis, a pu être connu d'Hénin qui dit crûment qu'il « n'est pas nécessaire de chercher de quelle main ce Mémoire » lui est venu. En effet, Hénin ne semble pas faire là ouvre de dilettante. Ce travail, traduction d'un manuscrit ou mémoire rédigé par lui-même à partir de données locales, répond à une attente du ministère des Affaires étrangères.
C'était d'ailleurs une tradition que n'abandonnèrent pas les relations extérieures de la Révolution, que de confier à des secrétaires d'ambassade la rédaction de brochures ou de livres, souvent anonymes et censés avoir été publiés à l'étranger, pour dire officieusement ce que le gouvernement pensait et préparer ainsi l'esprit public que l'on n'appelait pas encore l'opinion.