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Quand Claude Manceron fut frappé à onze ans par la polio, en 1934, c'était encore une maladie mystérieuse et mal soignée. Il rêvait d'être marin, missionnaire ou explorateur. Il dut se contenter de rester allongé sept ans avant de retrouver sur deux cannes un équilibre toujours précaire. Cette jeunesse d'invité à l'attention, marquée par l'amitié vigilante de Claudel, l'a engagé dans une vie de contemplation et d'action alternées.
D'abord, une adolescence prisonnière : à gauche la fenêtre ouverte sur Meudon, à droite la pile de livres, sans cesse renouvelée, comportant déjà, par élection, un monceau de mémoires et de récits sur la Révolution, sur Bonaparte... Et puis, quinze ans de vie active comme moniteur, bientôt directeur, dans les centres de rééducation de paralysés, en Anjou, en Dauphiné. Des journées de douze heures.
Quatre-vingts gars à soigner, instruire, distraire, placer. Et voici l'épuisement, qui contraint de nouveau à l'immobilité. Alors, pourquoi ne pas écrire ? Ne pas raconter ce long voyage à travers l'Histoire qui ne cessait de hanter sa pensée ? Une lettre à Robert Laffont. A peine un printemps (1956), né de cette rencontre et de l'amitié entre l'éditeur et l'auteur, obtient un succès mondial. C'est l'entrée dans une troisième existence, celle d'écrivain et de conseil-littéraire.
Dix livres en huit ans : romans et livres d'histoire et la participation au lancement de « Janus », revue d'approfondissement historique. Installé maintenant à la Malmaison, dans le parc qui fut celui de Napoléon et de Joséphine, Claude Manceron amasse les matériaux d'une grande fresque qui reconstituera jour par jour la Révolution et l'Empire.