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Une image nous attire, pourquoi ? Pourquoi ne parvenons-nous pas à nous en détacher ? Mais ce n'est pas un piège, au contraire : notre regard s'y trouve enfin libre, il respire. Qu'y-a-t-il, dans l'ouvre d'Armand Coste en particulier, qui me fascine ainsi ? Rien de plus simple, apparemment du moins. Aquarelles, dessins et tableaux, Coste s'en est toujours tenu à l'essentiel : l'animation, la vibration plutôt, de quelques signes et de quelques couleurs.
Aucune surcharge. Et, certes, selon la technique et selon les moments, il a pu choisir tantôt la limpidité, tantôt la rugosité, mais son ouvre, au fond, demeure une. Avec lui, la transparence a son épaisseur, la matière la plus vive douceur. Entêté, patient, que cherche-t-il, en effet, sinon l'instant où les éléments que nous séparons d'ordinaire et que nous opposons s'accordent ? Ce- qui surgit s'efface, ce qui s'efface également surgit, Coste ne peint que cet équilibre à la fois précaire, intemporel, mobile, immobile.
Telle est la vérité de l'image, une tension qui donne à l'espace, à la lumière, cette forme ou ce vide, comment dire ? qui limite, illimite aussi bien. Alors, le regard n'essaie pas de prendre, pas davantage il ne se perd, et justement tout palpite.