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Rabat, été 2015. Suite à la parution de son livre Dans le jardin de l'ogre, un roman cru et audacieux qui aborde la thématique de l'addiction sexuelle, Leila Slimani part à la rencontre de ses lectrices marocaines. Face à cette écrivaine francomaghrébine décomplexée qui aborde la sexualité sans tabou, la parole se libère. Au fil des pages, l'auteur recueille des témoignages intimes déchirants qui révèlent le malaise d'une société hypocrite dans laquelle la femme ne peut être que vierge ou épouse, et où tout ce qui est hors mariage est nié : prostitution, concubinage, homosexualité.
Le code pénal punit toute transgression : un mois à un an de prison pour les relations hétérosexuelles hors mariage, six mois à trois ans de prison pour les relations homosexuelles, un à deux ans de prison pour les adultères. Soumises au mensonge institutionnalisé, ces femmes nous racontent les tragédies intimes qui égrènent leurs vies et celles des femmes qui les entourent : IVG clandestines, viols, lynchages, suicides.
Toutes sont tiraillées entre le désir de se libérer de cette tyrannie et la crainte que cette libération n'entraîne l'effondrement des structures traditionnelles. A travers cette BD, il s'agit de faire entendre la réalité complexe d'un pays où l'islam est religion d'Etat. Et où le droit des femmes passera, avant tout, par la défense de leurs droits sexuels.
Histoires de femmes
Ce roman graphique poignant est la mise en couleurs d'un thème abordé dans l'un des livres de Leila Slimani sorti simultanément avec celui-ci, intitulé "Sexe et mensonges".
L'autrice, prix Goncourt en 2016, s'attaque ici aux tabous entourant la sexualité féminine dans son pays d'origine, le Maroc, grâce à de nombreux témoignages de femmes. Si leurs identités ont été modifiées pour leur sécurité, leurs récits n'en demeurent pas moins criant de vérité et nous dévoilent sans concessions la vie qu'elles mènent dans un pays où l'homme et le patriarcat font loi.