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En 1960 Gilles Gaston Granger nous met déjà en garde contre deux erreurs symétriques possibles des sciences de l'homme : la modélisation spéculative sans pratique et le recours à l'expérience vulgaire sous prétexte que l'objet de ces sciences est l'homme individuel. Il nous permet ainsi de réfléchir, par une étude comparative avec les sciences de la nature, au statut épistémologique d'une connaissance de l'individuel dans les sciences de l'homme.
Au-delà de la linguistique de Saussure, de l'anthropologie de Lévi-Strauss ou de la psychanalyse de Freud par exemple, il nous interroge sur la possible transmutation des significations vécues en significations objectives grâce à l'apport équilibré d'une axiomatisation de concepts d'origine empirique et d'un travail clinique par contact avec l'homme concret. Gilles Gaston Granger nourrit l'espoir que, par le mariage difficile de la pensée combinatoire et de la pensée intuitive, naîtra une " poïematique ", réunion de la science, de l'histoire et de la philosophie des oeuvres humaines.