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Enfant isolé ou orphelin, tout enfant s'alimente de nourritures affectives et a besoin d'un lien équilibrant pour se construire. Le droit d'affection, plaide Catherine Enjolet, est le premier des droits de l'enfant. En France, près de trois cent mille enfants et jeunes Sans Affectif Fixe, dépendent de l'Aide Sociale, trois millions vivent avec un parent isolé, cent mille sont en danger. Insécurisés affectivement, ils grandissent sur des sables mouvants et sont majoritairement désignés à gonfler le rang des exclus alors que, parallèlement, on assiste à l'organisation institutionnelle d'une fuite des coeurs de millions d'adultes, « recalés de l'affectif » tenus d'exporter vers le bout du monde leur capacité à s'impliquer dans le devenir d'un enfant et l'avenir social de chacun.
Tout enfant, juridiquement adoptable ou non, a droit de vivre des liens affectifs dont aucune autorité, parentale ou institutionnelle, ne peut le priver. Contre le gâchis humain des solitudes qui se croisent, contre la privation affective et le déterminisme qui condamnent des générations à la fatalité de l'exclusion et pour un joker de vie, l'auteur propose des formes d'engagements affectifs et éducatifs à la mesure de chacun.
Pour que tout enfant compte pour quelqu'un. Pour que tous ceux et celles, par milliers, aptes à s'impliquer dans le devenir d'un enfant ou d'un jeune du bout de la rue, puissent devenir quelqu'un pour celui qui n'a personne. La reconnaissance de l'adoption affective est une urgence. Une priorité d'écologie humaine. Un enjeu d'économie sociale.