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« Il n'est plus besoin d'image, il n'est plus besoin de mot, trouble fête est le langage », dit J.-P. Lesieur dans un de ses poèmes, pour évoquer un de ces moments ineffables où l'homme communique directement avec la nature. Mais il reconnaîtra que le poète ne peut s'exprimer sans l'aide de l'image et du mot : l'image sans lumière, l'image abstraite fausse et fière, l'image qui jaillit du mot, et sans faire appel à la magie du langage.
Tour à tour, le jeune poète constate et interroge. Il s'invente une légende, se crée ses propres mythes. Il se rassure, son pas devient plus ferme, et marque la cadence d'un rythme personnel. Il a trouvé du soleil à pleines brassées. Mais J.-P. Lesieur est de ces poètes dont l'enthousiasme ne dure pas plus qu'une pluie d'été. Il y a toujours, dans son cour, un enfant perdu qui cherche son bonheur et, dans sa tête inquiète, retentit sans répit « le cri de la conscience de l'humanité ».