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Voici, enfin, rééditées Les Recherches sur les cours laïques...,
si souvent citées par l'historiographie médiévale. En 1951,
Léopold Génicot avait formulé l'espoir que l'ouvrage soit
"beaucoup lu". Il fut exaucé. Goût pour une époque difficile
mais décisive pour l'avenir ? Interrogation des sources à partir
des actes de la pratique ? "Sens historique très sûr", comme le
jugeait encore le grand maître de Louvain, par l'inscription des
données juridiques dans un état de civilisation donné ? Le
sujet enfin : comment ne pas se faire justice à soi-même quand
le juge est introuvable, que le défendeur ne comparaît pas et
que la sentence repose sur un système de preuves
irrationnelles interdisant d'être jugé une seconde fois ? C'est la
lente reconstruction de la fonction judiciaire que retrace
l'ouvrage, à travers d'abord les procédures de paix (transaction,
médiation et arbitrage), puis l'organisation des cours que
domine peu à peu la Curia regis, tandis que l'appel est mis en
place et qu'est diffusé un système de preuves rationnelles
propres à évincer ordalies, cojureurs et duels judiciaires.
Dans
cette gigantesque acculturation à l'aube de la formation de
notre système judiciaire, le modèle canonique joua un rôle
déterminant.