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Le Roman du Chevalier à la manche conte l'histoire d'un jeune homme, anonyme, abandonné par sa mère à la naissance, qui part à la recherche de ses parents. Le roman, construit sur le modèle bipartite de Chrétien de Troyes, est défini par deux quêtes : celle de la chevalerie et de l'amour dans la première partie et celle du père conclue par le mariage des parents, dans la deuxième partie. Le récit, inséré dans la version la plus étendue en moyen néerlandais de la trilogie Lancelot - Queste del Saint Graal - Mort le Roi Artu, la Lancelotcompilatie, présente un intérêt certain pour le médiévisme européen, car c'est un des quatre romans arthuriens en moyen néerlandais considérés comme « originaux », leur modèle français n'étant pas attesté à ce jour.
Les quêtes et aventures racontées, les motifs évoqués tels l'enfant trouvé, le don d'une manche en gage d'amour, le secours porté à une jeune fille maltraitée, l'envoi d'un chevalier vaincu à la cour, l'abolition de mauvaises coutumes, le tournoi en vue de la conquête de la bien-aimée, le duel judiciaire sont caractéristiques de la « matière de Bretagne » et rappellent l'ouvre de Chrétien de Troyes et les romans d'aventure postérieurs.
Fin connaisseur de la tradition romanesque de Chrétien de Troyes et de ses épigones, l'auteur a tracé, à travers les motifs familiers aux auditeurs d'antan, le chemin de la réussite d'un jeune chevalier incarnant l'idéal chevaleresque et l'éthique amoureuse prisés à son époque. Le récit de Lancelot et le Cerf au pied blanc, inspiré de la deuxième partie du Lai de Tyolet, relate l'exploit accompli par Lancelot : trancher le pied blanc d'un cerf gardé par sept lions en vue de la récompense promise, à savoir le mariage avec une reine, anonyme.
C'est le plus bref des sept récits insérés dans la Lancelotcompilatie. La technique narrative des deux récits rappelle celle du roman arthurien en vers, mais aussi celle du roman en prose avec ses annonces et clôtures d'épisodes.