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Deux approches caractérisent cet ouvrage qui revisite les notions plurielles de " réforme " et de " réformisme " dans l'espace méditerranéen des XIXe et XXe siècles : d'une part, le croisement des historiographies, entre ottomanisme et formation des Etats-nations dans le monde arabe ; d'autre part, une réflexion sur les mécanismes d'emboîtement des aires culturelles et des représentations qui les animent au Maghreb, par comparaison avec la Turquie et le Moyen-Orient.
Cette recherche à plusieurs voix s'articule autour d'interrogations communes relatives aux temporalités des mutations institutionnelles et de l'élaboration de cadres nouveaux, aux instruments et aux médiateurs des réformes selon les pays concernés, ainsi qu'aux enjeux de l'" intériorisation " de nouvelles normes et valeurs culturelles. La première partie de l'ouvrage présente les mutations institutionnelles relatives à la construction de l'Etat.
Elle s'attache à analyser la matérialité de la réforme lorsqu'elle se cristallise ou échoue, en termes d'institutionnalisation et d'élaboration d'un cadre juridique nouveau, quand bien même ce projet n'aurait pas abouti. La deuxième partie ouvre la discussion sur les modalités de construction des savoirs, de leur diffusion et de leur politisation qui provoque des débats entre réformistes, en particulier à propos de la place de la langue, de son statut et de ses usages.
La troisième partie analyse la question des transferts de modèles à partir des réformes du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, comme une revendication politique et culturelle interne, supposant déjà un repositionnement culturel des sociétés concernées.