En cours de chargement...
De l'Être et le Néant, publié en 1943, à L'Idiot de la famille, publié en 1971 et 1972, Sartre n'a cessé d'occuper le devant de la scène de la pensée. Ses rapports avec Marx et Freud, deux autres références fondamentales de ce siècle, n'ont cessé d'évoluer durant les trente-cinq dernières années. L'enjeu de ces débats se situe au cour de la problématique philosophique contemporaine : comment concilier la pensée de Sartre, philosophe de la liberté, avec celles de Marx et de Freud, théoriciens du conditionnement.
Si Sartre écrit - dans l'Être et le Néant - que l'homme est condamné à la liberté, comment peut-il affirmer - dans La Critique de la raison dialectique - que l'individu est totalement conditionné ? Ces deux propositions ne relèvent-elle pas d'un inconciliable paradoxe ? La question est décisive. Sommes-nous condamnés à choisir entre la liberté et le déterminisme ? La philosophie peut-elle espérer sortir de l'impasse, qui consiste à renoncer aux conditionnements pour conserver la liberté, ou à proclamer l'absence de liberté - peut-être même la mort de l'homme - afin de garder les conditionnements ?