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En Occident, romanisation et christianisation ont bouté la magie hors du champ du sacré pour la reléguer dans le camp du Mal et du diable. De théurge, le magicien est devenu goète. Et le goète a cédé la place à l'hérétique apostat et démonolâtre. Diabolisation, criminalisation et féminisation, tels sont les ressorts de la démonomanie qui, à l'aube de la Renaissance, embrase l'Occident. Séides de Satan, sorciers et sorcières sont condamnés par milliers au bûcher.
Mais "on ne naît pas sorcier ou sorcière, on le devient sous l'effet de la torture", accuse Friedrich Spee von Langenfeld. Démonologues et anti-démonologues s'affrontent jusqu'à ce que les pratiques sorcellaires soient décriminalisées aux temps des Lumières. Réhabilitée au XIXe siècle, la sorcière, désormais prêtresse néo-païenne, réinvestit le champ du sacré. Puis, revendiquée et autoproclamée, la sorcière du XXe siècle conquiert celui du politique.
Symbole de l'asservissement et de la répression des femmes dans un monde patriarcal, elle est, à l'aube du XXIe siècle, l'incarnation de leur libération. Fiction ou réalité, fruit de l'imagination d'auteurs talentueux ou pervers ou bien encore manipulateurs, creuset de nos fantasmes les plus fous et de nos peurs les plus profondes, la sorcière n'a cessé, ne cesse de fasciner les artistes. Cet ouvrage entraîne le lecteur à la découverte d'un univers où se côtoient réalité historique et fiction, mythes et stéréotypes.