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Ce livre raconte trois histoires qui s'entremêlent tragiquement. Il raconte la vie de Jean-Marie Tjibaou, cet homme de paix qui incarnait l'espérance de ses frères kanaks et qui a été assassiné pour cause de main tendue à ses adversaires, parce qu'il avait choisi la non-violence au moment où la Nouvelle-Calédonie basculait dans la guerre civile. Il raconte la saga du peuple kanak, « découvert » tardivement, à la fin du XVIIIe siècle, par les navigateurs venus d'Occident, d'abord trompé par ses colonisateurs, puis nié dans son existence, souvent méprisé, trop sous-estimé, toujours marginalisé, fort de sa légitimité originelle mais ballotté, depuis la « prise de possession » de 1853, entre ses coutumes et la modernité, finalement devenu indépendantiste presque à contrecour.
Il raconte - en apportant de nombreuses révélations sur la période insurrectionnelle de 1984-1985, sur les dessous des spectaculaires accords de Matignon de 1988 et sur les circonstances de l'assassinat de Jean-Marie Tjibaou au printemps 1989 - l'histoire de la dernière grande aventure coloniale de la France. Une France écartelée entre la défense des grands principes et celle des petits intérêts, mais en passe peut-être aujourd'hui de donner au monde l'exemple d'une première décolonisation réussie en douceur grâce à la réconciliation des ennemis d'hier.