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Ayant fait ses débuts de comédien solitaire aux États-Unis, André Frère aurait pu tout naturellement appeler son spectacle un « one man show ». Le respect qu'il a de la langue française l'en dissuada. Et lorsque - innovation en France - il tint seul le plateau du Théâtre de Poche avec ses propres textes, il intitula ceux-ci « comédies à une voix ». « N'appelez pas sketches ces comédies fines, nourries d'observation et de satire » écrivait Georges Lerminier.
« Ce n'est pas au music-hall qu'André Frère nous entraîne, mais au théâtre, et au meilleur théâtre. » Et Pierre Marcabru : « Les textes d'André Frère sont dans leur genre de petits chefs-d'ouvre. Petits chefs-d'ouvre d'observation et de curiosité. Chaque notation est juste, tombe à sa place exacte, précise un geste quotidien. » Et Georges Sion dans la Revue Générale Belge : « Les comédies à une voix sont des pièces authentiques.
Un dramaturge qui en aurait écrit l'équivalent serait un dramaturge qui compte. » En effet, André Frère ne voudrait pas que ses textes soient des monologues au sens traditionnel du mot. Il voudrait que les personnages auxquels il s'adresse en scène, aient autant d'importance que ceux qu'il incarne. De nombreux critiques ont bien voulu dire qu'il a atteint cet objectif. Ainsi, Claude Sarraute dans le Monde : « Mais ces personnages ne sont pas seuls en scène.
Il en est d'autres qu'André Frère suggère du doigt, de l'oil et de la voix. Toutes ces ombres, qui lui donnent une muette réplique, réussissent à prendre vie. » Et Gabriel Marcel dans Les Nouvelles Littéraires : « L'invention intarrisable, dont fait preuve l'auteur dans chacune de ses incarnations, a vraiment de quoi confondre. Autour de chaque personnage, il réussit, sans le moindre effort, à conjuguer tout un petit monde vivant et scintillant.
C'est vraiment de la création dramatique à l'état pur. »