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Un matin vint pourtant où dame nature décida de faire de moi une femme, une vraie femme : les préparatifs pour le chemin de l'école n'avaient pas tantôt commencé que je sentis un étranger patauger insolemment dans toute la partie inférieure de mon tronc. Il quitta ensuite le coin pour se répandre en tentacules vicieux et pernicieux dans tout l'organisme, y installant ainsi un indescriptible malaise.
Je pensai d'abord à une indigestion passagère comme j'en avais si souvent eu, et, sans trop m'inquiéter, je pris mon cartable. À peine avais- je ouvert la bouche pour crier le rituel « au revoir maman ! » que les mots se suspendirent à mi-chemin sur mes lèvres. Je venais de sentir dans mes vêtements quelque chose d'humide. S'agissait-il d'une incontinence ? Non, c'est mon étranger qui venait de décider de franchir la porte de sortie.
Il zébra insolemment mes cuisses avant d'aller choir en flaques rouges sur le sol. Lorsque ma mère fut alertée, je compris par son calme qu'il n'y avait rien d'inquiétant, je venais tout juste d'atteindre la maturité.