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Prenez une bonne dose de foi bretonne, ajoutez-y un grand verre d'esprit chevaleresque, mélangez-y trois cuillerées d'audace d'un Duguay-Trouin, quatre feuilles de Jules Verne, six gouttes de sirop extrait de Chateaubriand et, la grâce de Dieu aidant bien sûr, vous obtiendrez un missionnaire malouin de bonne race, qui s'appelle Alain de Boismenu. Il naquit le 27 décembre 1870, à Saint-Malo, patrie des grands Corsaires, en face du Grand Bé, onzième enfant d'une noble famille d'armateurs bretons.
Durant son enfance, dans une île de la Rance baptisée « L'isolée », avec son cousin Yves Bazin de Jessey, son compagnon de jeu, il vécut l'aventure de « l'Île mystérieuse » avant de s'embarquer plus tard pour le Pacifique et de devenir, à 28 ans et pour plus d'un demi-siècle, l'évêque des Papous dans l'île la plus grande, la plus insalubre et, à l'époque, réputée la plus sauvage du monde : la Nouvelle-Guinée.
Après sa mort, en 1953, un de ses plus proches collaborateurs fera l'éloge de « cet évêque toujours en route, à pied, à cheval, en bateau, en pirogue, que rien n'arrête, qui voudrait être partout à la fois pour soutenir, encourager, inspirer, avec charité et humour, qui se donne sans réserve à sa charge, que seule la fièvre peut freiner et qui fait tout cela avec la plus grande simplicité et le plus grand naturel.
Un entraîneur qui paie de sa personne et qu'on suit avec joie. » Ce n'est pas pour rien que tout le monde, dans la Mission, l'appelait « smiling face » (l'homme au sourire). Il rayonnait.