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Quelle importance accordons-nous aux êtres que nous ne savons pas nommer? Et si la banlieue devenait le lieu de préservation d'une biodiversité près de la disparition ? Il suffit peut-être d'habiter autrement le territoire, de donner un nom aux abeilles pour que surgisse une beauté humble, si près de nous qu'elle demeure trop souvent invisible. Dans l'espace très restreint de sa cour arrière transformé en jardin foisonnant, Geneviève Boudreau se fait sensible à ce qui s'agite sans bruit, mouvements d'ailes et de feuillages ouvrant l'accès à un vaste domaine intérieur où s'enracine le poème.
Avec Une abeille suffit, l'autrice nous rappelle que faire un jardin est une forme d'engagement. C'est, comme l'écrit Pizarnik, se prédestiner « à nommer les choses avec des noms essentiels ». C'est s'entêter à désigner ce dont on nous promet la perte. Le jardin est le lieu de la résistance et de la réparation.